Nuit et coquelicot

 nuit et coquelicots

avis au lecteur, lectrice
" nuit et coquelicot"
est un poème du style poésie libre,
il date de septembre 1959,
il est l'expression naïve et innocente
de la prime jeunesse de cette époque.
pour ne pas toucher à sa candeur,
je l'ai transposé tel que.
c'est déjà un heureux hasard
que de l'avoir découvert,
caché comme un timide,
au fond d'une caisse,
dans une liasse de feuilles
jaunies par la mousse des temps.
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la prime jeunesse a cette magie de pouvoir

éliminer les dimensions espace-temps
le temps s'arrête,
et l'espace n'a plus de pesanteur,
la vie oscille alors entre deux pôles,
l'un tout nuit,
et l'autre tout coquelicots.

la transition de l'adolescence vers la jeunesse

phase plus ou moins courte

phase décisive pour l'accomplissement de

la personnalité, va faire subir au jeune, fille ou garçon,

des épreuves d'identification dans l'autre,

son moi va, instinctivement chercher de se fondre dans l'autre,

les résistances sont vouées à l'échec,

c'est une vraie métamorphose.

les sensations sont infiniment extrêmes,

les sentiments sont très forts,

le sextant oscille selon le rythme cardiaque,

le sablier fait couler le sable, non pas

selon la loi physique,

mais selon la révolte passionnelle.

les nuits sont donc aimées ou détestées selon

la force ou la faiblesse de la relation affective.

le cœur a sa raison que la raison ignore!

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je voudrais tant te dire ce que je pense

de toi, de moi,
de lui, d'elle,
et des autres,
mais tu sais que je ne peux pas.
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je voudrais tant te dire ce que tu penses
de moi, de toi,
d'elle, de lui,
et des autres,
mais je sais que tu ne peux pas.
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je voudrais tant te dire ce que les autres pensent
de moi, de toi,
de lui, d'elle,
et des autres,
mais tu sais que je ne peux pas.
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tu voudrais tant me dire pourquoi d'autres ne pensent
ni à moi, ni à toi,
ni à elle, ni à lui,
ni aux autres,
mais je sais que tu ne peux pas.
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je voudrais tant te raconter
ce que je sens en moi, ce que je sens pour toi,
et tu voudrais tant me raconter,
ce que tu sens en toi, ce que tu sens pour moi,
nous voudrions tant raconter
ce que nous sentons pour les autres,
ce que les autres sentent pour nous,
mais nous savons que nous ne pouvons pas.
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c'est que la nuit est jalouse, elle m'empêche de le dire,
elle t'empêche de le dire;
elle a demandé aux étoiles de nous filer,
c'est la lune qui m'a averti,
lors de sa traversée dans le ciel.
alors j'attends, et toi aussi tu attends,
nous attendons les coursiers du soleil,
ils vont effacer les étoiles filantes,
et la nuit va s'éloigner,
elle emportera avec elle la jalousie
et à notre regret notre amie la lune.
là-bas dans les champs de coquelicots,

encore humides de rosée,
nous allons crier forts,
ce que nos cœurs couvent
durant la nuit glacée des peurs,
des larmes et des douleurs.
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les oiseaux vont chanter pour nous,
l'hymne de l'amour;
les coquelicots vont danser pour nous,
la valse de l'amour;
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et si jamais la nuit revient,
chargée de jalousie?
et si les étoiles filantes,
viendront nous épier?
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et le soleil de nous dire:
j'ai convaincu la nuit,
de devenir votre amie;
elle vous apportera la tranquillité,
la paix et la sérénité.
quant aux étoiles filantes,
elles vous tisseront un nid de bonheur.
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notre bel ami soleil,
qu'adviendra-t-il de notre amie la lune?
elle vous accompagnera toute la vie,
avec un grand cortège d'étoiles.
hamidalbachir
septembre 1959