lundi 21 novembre 2016

Qui suis-je?

qui suis-je?

il me semble que très peu de gens se pose cette question
toute simple dont la réponse apparaît toute évidente.
mais au fait, quand on y réfléchit bien,
la réponse n'est pas aussi évidente qu'on le croit.
c'est que, dans la société humaine où nous vivons,
nous avons appris à répondre aux questions que posent les autres.
qui es-tu?
c'est l'autre qui m'interroge,
c'est l'autre qui me pose la question.
je me dois de répondre, soit par respect envers lui,
soit par politesse, ou bien pour d'autres considérations sociales.
l'interlocuteur est présent devant moi, ou bien en liaison avec moi,
à l'aide d'un moyen de télécommunication.
par contre, être en même temps, celui qui pose la question,
et celui qui est appelé à répondre,
si je n'ai pas l'habitude de le faire,
j'aurais du mal à bien gérer la situation.
quand c'est l'autre qui m'interroge:" qui es-tu?"
il se peut que je n'ai pas du tout envie de lui répondre;
je me dis:" mais qui est cet intrus qui se permet de se promener
dans mon jardin secret?"
pour une raison ou une autre, je peux lui mentir,
ne pas lui dévoiler ma propre identité.
mais au fait, s'agit-il d'une simple formalité d'identité à lui donner?
ou bien, tout un CV détaillé à lui présenter?
ou bien, mon interlocuteur s'intéresse-t-il à ma personnalité,
et attend de moi de lui brosser un tableau détaillé sur mon moi,
aussi bien d'un point de vue physique, que mental et psychologique?
il se peut qu'il s'intéresse aussi à mes convictions philosophiques, morales, religieuses?
et pourquoi pas à mes couleurs politiques, culturelles,etc...?
autant la question " qui es-tu?" est courte, même très courte,
simple à dire, à prononcer, à formuler;
autant la réponse que mon interlocuteur attend de moi n'est ni courte, ni simple.
à moins de lui signifier que ce ne sont pas ses oignons,
qu'il s'est trompé d'adresse;
et qu'il va de son intérêt de disparaître de mon champs de vision;
surtout si je suis de mauvaise humeur;
et mon problème à moi, c'est que je suis rarement de bonne humeur.
et vous?
vous êtes souvent de bonne humeur?
vous avez de la chance!
par cette époque où les catastrophes naturelles sont à la une des mass-médias;
où les guerres font rage dans les pays du Tiers-Monde, comme par hasard;
où les épidémies ne touchent que les pauvres de la planète, comme par hasard;
où les crises financières prennent dans leur étau les pays dits riches;
et l'on se demande pourquoi un tel gâchis dans ce Premier Monde
qui prétend ne rien laisser au hasard du moment qu'il applique
la nanoscience à la prospective et à la planification du futur!
sachant que le Second Monde a cessé d'exister,
le mur de Berlin ayant signé son certificat de décès!
alors qui suis-je?
voilà une question qui nécessite mûre réflexion, par pareille période
où les philosophes ont, pour une seconde fois,
du mal à découvrir la pierre philosophale.
fut un temps où Blaise Pascal ( 1623- 1662) disait:
" l'homme est un roseau pensant".
mais quand je me pose la question:
" qui suis-je?"
suis-je vraiment un roseau pensant?
Jean de La Fontaine ( 1621- 1695) dans sa fable:
"le chêne et le roseau"
nous racontait que le chêne fut déraciné,
parce qu'il tenait bon devant la force du vent ;
par contre, le roseau sortit indemne,
parce qu'il eut la sagesse de se plier, au moment opportun.
alors!
entre Blaise Pascal et Jean de La Fontaine,
l'homme a intérêt de se plier devant la force,
pour mériter d'être un roseau pensant?!
en ce qui me concerne, je ne suis pas un roseau pensant
qui n'a qu'une seule pensée:
"se plier"!!!
hamid albachir almakki
octobre 2010

  

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